Qu'avez vous fait de vos outils

Non, tu n'es pas le seul, mais il me semble que je ne vois pas forcément les choses de la même façon que toi.

Je ne pense pas que l'arrêt soit dépendant d'un rejet des outils. Si l'envie est là et qu'elle se fait assez forte pour dépasser les stratégies mises en place pour éviter de passer à l'acte, elle trouve généralement à se réaliser d'une façon ou d'une autre.

J'ai gardé les miens à proximité pour me rassurer pendant longtemps. Le fait de les avoir à portée pouvait parfois me tenter, mais comme il n'y avait plus forcément de pulsion derrière, que je comprenais bien le processus d'enclenchement et que j'avais trouvé d'autres stratégies, je n'en ai pas eu besoin et j'ai fini par les jeter.
Il m'arrive très rarement d'avoir recours à l'AM, ça reste exceptionnel. En aucun cas je ne me sens coincée là dedans, et il me semble que c'est justement le sentiment d'être sortie d'une phase de compulsion, de recours automatique voire uniquement motivé par une dépendance psychique à l'AM qui m'a permis de me détacher des outils.

C'est dans le symbolisme de l'objet et donc du fait de "garder" où je note une différence : tu parles de souvenir et de nostalgie (ce qui dénote un certain attachement), alors que pour moi, je les gardais comme on peut avoir toujours sur soi un médicament dont on a besoin pour faire cesser une crise d'allergie. En quoi as-tu besoin de l'objet pour te souvenir ?
Jeter est aussi symbolique, et parfois, on voudrait pouvoir être à la hauteur de la portée symbolique de nos actes, mais il n'est pas encore temps.

Après, si tu penses que le fait de les avoir à portée de main est un déclencheur, tu peux essayer de les jeter. Rien ne t'empêche d'en faire l'expérience.
Si l'arrêt est un objectif, je pense que le gros du travail se fait plutôt dans la recherche et le traitement de ce qui t'a mené à l'AM, ce qu'elle représente pour toi et comment tu peux obtenir satisfaction en passant par autre chose que l'AM.