On ne le sait pas, c'est le principe. Le seul moyen de savoir est après-coup.
Et puis pourquoi toujours lier le refoulement au viol et à l'inceste ? C'est super spécifique, pourtant quand les gens commencent à se demander si l'amnésie NORMALE de l'enfance pourrait cacher des trucs, c'est systématiquement avec ce scénario qu'ils cherchent des pistes. (Et les souvenirs induits sont aussi moches que les vrais.) C'est pas forcément visé que sur toi, c'est un général "chill out everybody".
Mon opinion là-dessus, c'est que SI il y a des "séquelles" (et les séquelles ne viennent pas forcément d'un événement super traumatique émotionnellement, du coup pas forcément toujours consciemment mémorisé ce qui fait qu'on peut ne pas être conscient que c'est une séquelle au lieu d'un problème "développé on ne sait pas trop pourquoi"), bosse là-dessus. Il n'y a pas toujours besoin de résoudre le trauma originel pour guérir d'addictions, phobies*, etc. (Flash news d'ailleurs, à moins de développer le voyage dans le temps, aucune thérapie ne peut résoudre un trauma, juste le gérer.)
Parallèlement, s'il y a un problème d'événements qui "hantent", bah bosse là-dessus.
Par contre, ne pas chercher (sous peine d'inventer) des événements explicatifs à des "séquelles" et vice-versa. Et, surtout, ne pas chercher les deux en même temps, c'est juste stupide et dangereux, s'il n'y a pas de problème à la base ne va pas en inventer un/deux.
*Les phobies sont un assez bon exemple de possible séquelle d'un événement non-marquant émotionnellement (mais qui a fait très peu à son instinct de survie) qui n'a pas besoin d'être connu pour que la thérapie soit efficace. (En gros, "cool story bro" mais de loin pas indispensable.) Pas besoin de comprendre pourquoi/qu'est-ce qui a marqué à ce point pour s'en débarrasser. Le tout est de faire comprendre à son instinct que c'est une réaction disproportionnée et qu'on n'est pas en danger de mort en présence du déclencheur. Même si un jour on a pu être suffisamment effrayé, pris par surprise voire, dans de rares cas, passé pas loin de la faucheuse pour faire ce lien de danger mortel.
En gros, les souvenirs ne sont pas forcément pertinents à moins qu'ils remontent tout seuls (et constituent un problème par la récurrence de leur apparence). Si tout un problème a réussi à passer sous le radar, félicitations, c'est un stoïcisme de maître (ou plus probablement il n'y a pas de problème à la base). S'il y a deux-trois "petits trucs" (croyances, phobies, compulsions, ...) qui méritent d'être travaillés pour rendre la vie plus facile, bah bosse là-dessus. Possible qu'en commençant à bouger ça d'autres trucs reviennent également, d'eux-mêmes, auquel cas on avise. Mais ne pas les chercher volontairement, parce que l'imagination est ce qui différencie l'homme de la machine et permet à l'homme de résoudre des problèmes en n'ayant pas suffisamment de données (ce qu'une machine ne peut pas faire). Dans le cas de la recherche de souvenirs traumatiques (données manquantes), l'imagination est une très mauvaise idée.