L'homme (histoire)

Le campement était vide, sans vie. Le silence régnait, si ce n’étais mon cœur qui battait. J’étais figé devant cet homme, là-bas. Il me regardait avec son regard vide, sans vie. C’était presque si la mort se présentait devant moi. Les arbres devenaient de plus en plus menaçants, l’air irrespirable. Le feu de camps était aveuglant et sa chaleur brulante, insupportable. Devant tout ce spectacle je n’avais qu’un seul choix : rester immobile attendant que l’inconnu fasse de moi  ce qu’Il avait fait de mon meilleur ami : me tuer.
L’homme avança dangereusement vers moi, sa hache brillant sous les rayons de la pleine lune. Je fermai les yeux, attendant qu’il me prenne la vie. Le souffle coupé, j’attendis. À peine quelques minutes étaient passées, mais j’eus l’impression d’attendre des heures. Lorsque je rouvris les yeux Il n’était plus là. Pourtant je le sentais encore qui rôdait,  tel un félin chassant sa proie.
Je sentais son souffle dans mon cou derrière moi. J’étais figé là par la peur. Peur de lui. Peur de mourir, ici dans ces bois sombres.
« Ne bouge pas. »
Sa voix était grave et rauque tel un corbeau. Il tournait autour de moi, la hache à la main comme s’il cherchait le meilleur moyen de me tuer. Pourtant, j’avais l’impression que je n’allais pas mourir,  ou du moins, pas complètement. Puis il s’arrêta devant moi et brandit sa hache me cachant ainsi la lune.
Je n’eus pas mal lorsqu’il écrasa son arme sur mon crâne. Je voyais maintenant ce qu’il voyait.  Entendait ce qu’il entendait. Pensait ce qu’il pensait.

J’étais devenu l’homme…