L'un est un terrain neutre et parcheminé,
D'une pureté unique. Dessous, s'agitent,
Tréfonds, onces de matière et passé.
Mais tout est harmonie, simplicité inédite.
C'est doux, lisse, plat. Agréable à contempler
Ainsi qu'à caresser; c'est un coton de soie,
Un flocon de neige chaud, un lac apaisé.
Ce besoin d'y faire des ricochets avec joie.
L'autre est rude, dur, rêche et froid, comme givré
Par une pluie hivernale que les pleurs ont versée.
Il glisse sur les doigts, sur la paume irritée.
Descend toujours, autonome parvient au poignet.
Il glace, gèle et vivifie, comme la lune morte,
Sur laquelle Saturne souffle dans une déroute palpable.
Semblable aux coups énergiques sur une porte,
Il est éphèmère, rapide, dénombrable.
Ce souffle dérive, vient et repart toujours.
Il tonne et agite, pour créer une symphonie.
Il palpe la douleur et se saigne par amour.
Tout comme un démon démuni face à minuit.
Puis s'écoule une cascade, un fluide liquide.
De cette union, cette association de la neige,
avec le feu. Cette lueur qui se fait guide,
meneuse, a un goût aigre sur le poignet beige.