Coupable

Coupable d'avoir mis feu là où il ne fallait pas, coupable d'avoir détruit ce qu'il ne fallait pas...

Ma maman est venue me parler hier...
"Tu me rends malheureuse"
"Tu m'as détruite, tu as détruit ton père, tu as détruit ta mamie"
"J'ai fait quoi pour mériter une fille pareil"
...

Je fais quoi? Je lui dis quoi?
Je me sens mal, j'ai tout gaché... Je dois faire quoi?

Je regrette, je regrette d'avoir osé ouvrir la bouche, je regrette d'avoir osé parler du gouffre où j'ai plongé...

Pourtant je n'ai pas envie de dire pardon, j'ignore pourquoi, je ne veux pas m'excuser, je ne veux pas... Je voulais, hier, mettre fin à tout ça, en demandant pardon, mais non, je ne l'ai pas fait, je ne voulais pas m'excuser... C'est mal, je sais, c'est mal, je suis un monstre... Pourtant je ne fais rien contre...

Je ne veux pas mourir, pas pour ma mère, ou encore mon père, ou je ne sais quoi...
Mais ça m'obsède, je ne me sens même pas mortelle. Impression que la mort flotte, que je dois l’attraper, un besoin. Mais non, je ne veux pas mourir, je ne veux pas, pas pour une famille qui ne sait que se plaindre (comme moi, peut etre moins) mais non moi je suis égoiste, je le sais. Impulsion implacable d'aller vers la mort. Idée aveuglante, attirante, tellement malsaine, mais tellement belle. La mort est une clairvoyance excessive qui dépasse la raison, qui dépasse le destin, qui dépasse les dieux. Non, je ne veux pas mourir... Pourtant je sonde le fond de l'infini, pourtant tout ce que j'ai en tête c'est y mettre une fin (ou un début).

Je m'imagine au ralentit, tenant un flingue. Au ralentit je me vois appuyer sur la gâchette. Au ralentit je vois ma tête exploser, mon corps tomber, le sang couler.

Je m'imagine au ralentit, traversant la rue. Au ralentit je vois une voiture me foncer dessus. Au ralentit je la vois me heurter violemment, je vois mon corps survoler les airs pour tomber, inerte.

Cessons de parler maintenant, j'ai évoqué deux sujets dans un même sujet, j'ai déposé un pavé pour ne rien dire... J'ai juste besoin de comprendre...

Je fais quoi à ma mère? Je fais quoi à mes parents? Je fais comment pour arranger?

Je fais comment pour me débarrasser de ce besoin suicidaire? Je fais comment pour savoir si je veux mourir ou pas? Je fais quoi?

Je suis désolée de demander trop d'aide, je suis sincèrement navrée de demander trop d'attention, je suis désolée, désolée, vraiment désolée...

Déjà tu n'as pas à t'excuser d'exprimer ton mal être sur ce forum, c'est juste fait pour ça quand même.

Si j'ai bien compris tu as essayé de leur parler de ce qui n'allait pas, c'est bien ça ?
Tu n'as pas à demander pardon, tu vas mal point. De toute façon même si tu le fais qu'est-ce que ça changera ? Tu n'iras pas mieux comme par magie. Peut-être que ta maman était encore sous le choc ? Elle n'a peut-être pas bien saisi ton mal ?
Tu ne peux pas essayer d'en parler à quelqu'un d'extérieur afin qu'il te serve de médiateur entre ta famille et toi ?

Quant au suicide eh bien personne ne te dira que c'est ce qu'il faut faire, ça tu peux en être certaine. Tu ne sais pas de quoi est fait le futur, ça ne va pas pour le moment mais si tu te donnes les moyens pour que cela change les choses iront surement mieux. Tu devrais vraiment en parler à quelqu'un IRL.

Ta famille a fumé son bon sens, manifestement...

Oui, savoir que quelqu'un qu'on aime va mal, c'est douloureux. On peux parler de destructeur, si on y tient. Mais ca n'est en rien de TA faute si tu vas mal, tu n'as pas exactement choisi un matin "tiens, si j'allais mal, ca ferait une chouette occupation"...

Donc dire "C'est difficile pour nous de te voir dans cet état", c'est normal... Te le reprocher euh... Wait, il est où le bon sens là dedans ?

Trop d'aide?

Ici, le trop est nettement mieux que le pas assez.

Le trop peut étouffer. Le pas assez, très certainement, tue.

Comment demander de l'aide est une question complètement autre.

Mais, à te lire, tu demandes de manière juste, respectueuse, logique, et au plus près de ce que tu ressens. Il n'y a absolument aucun mal à ça, bien au contraire. Bravo d'avoir pu mettre les mots ici.

Merci beaucoup pour vos réponses...

Je ne sais pas quoi dire...

J’essaierais de parler de tout ça à mon psy, mais j'ai peur que mes parents le prennent encore plus mal...

Pour les pensées suicidaires, j'en ai parlé mais le sujet a fini par être dévié, resté sans réponse... En reparler? Ou faire semblant de les avoir oublié? =/

Pourquoi parler de tout ça à ton psy te fais si peur ? Ils sont sous secret professionnel, normalement, ils ne répètent pas ce que tu dis à ton entourage.

Faire semblant ça n'arrangera rien, surtout si elles sont reviennent souvent. Fais toi entendre.

Dead-rose a écrit:

Pour les pensées suicidaires, j'en ai parlé mais le sujet a fini par être dévié, resté sans réponse... En reparler? Ou faire semblant de les avoir oublié? =/

T'en à parler, mais à qui?

Y'a peut-être une incompréhension de tes parents aussi, le fameux "pourquoi". Pourquoi t'es comme ça, qu'est ce qu'ils ont faire pour que ce soit ainsi...
Ta mère sait sans doute pas comment s'exprimer, mais ouai t'en vouloir d'aller mal c'est définitivement pas clair.