Forum AM-Entraide Ce forum est notamment consacré à l'entraide autour des problèmes d'automutilation. |
| | Gènes | |
| | Auteur | Message |
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Seventh
Nombre de messages : 195 Localisation : Québec Date d'inscription : 23/12/2008
| Sujet: Gènes Jeu 7 Oct 2010 - 3:10 | |
| Voilà longtemps que je cherche une réponse concrète à une question qui suscite des débats et des réponses de toutes sortes:
Y existe-t-il un gène de l'alcoolisme ? Je ne fais pas là allusion à une intoxication pendant la grossesse mais d'une chance éminente de développer une dépendance à l'alcool parce qu'on a des antécédents familiaux d'alcoolisme.
Ma mère est alcoolique à un point qui n'est pas si critique pour sa santé et qui ne l'affecte pas socialement mais elle ne gère pas vraiment l'alcool, spécialement dans les situations de stress et de déprime. Bref, être ivre n'est pas une habitude journalière pour elle mais elle avoue avoir recours à l'alcool pour des motifs immoral. Ma grand-mère maternelle était alcoolique lorsque ma mère était jeune. Mon père était alcoolique et risquait une importante maladie du foie mais n'a pas touché à une goûte d'alcool depuis une quinzaine d'années.
Quand à moi, je ne suis pas dépendante de l'alcool car je bois mal et excède mes limites pratiquement à chaque fois, je fini la tête au dessus de la cuvette et me dégoûte parfois pour des mois durant. J'avoue d'avoir par contre une attirance pour ce qui peut me provoquer de l'euphorie.
Il m'est d'ailleurs arriver d'observer ailleurs ou de lire des témoignages sur ce genre de cercles vicieux ou l'alcoolisme se transmettait des parents aux enfants. Biensûr, ça peut toujours venir du fait que l'enfant est influencé par l'adulte en observant son comportement, mais au-delà de l'influence ou la répétition du comportement du parent, le "cercle vicieux" peut-il être influencé par des gènes ? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Gènes Jeu 7 Oct 2010 - 11:37 | |
| A vrai dire je ne peux pas te répondre scientifiquement. Mais il est évident que ça me gêne que tu parles de gênes pour une drogue. Il me semble que certaines drogues (comme la cocaïne) pourraient avoir une influence directe sur le cerveau -jusque là pas de nouveauté- en le réécrivant. En reprogrammant sa manière de fonctionner, et induisant un "nouvel" ADN. "Nouvel" entre guillemets, car en fait l'ADN de la personne, en lui-même, n'est pas changé. Ce serait plutôt l'accessibilité aux gènes qui serait modifiée. Et certains gènes passagers seraient activés. Sinonn j'ai trouvé ça, que je reporte ci-dessous: - Spoiler:
La part du génétique (Dr Gilles NESTER, CSST Rivage, CH de Gonesse)
La première partie de cette journée a mis en évidence l'importance des découvertes de ces deux dernières années dans le domaine de la génétique des addictions. D'après ces études, la part d'héritage dans la sensibilité d'un individu à l'exposition aux drogues - le "terrain génétique" - varie de 30 à 60 %. Deux types de gènes peuvent être en cause : des gènes généraux qui mettent en jeu les systèmes monoaminergiques comme ceux de la sérotonine ou la dopamine, et des gènes spécifiques concernant le métabolisme ou le transport d'une drogue particulière.
Dans le cas de la sérotonine, on connaît des variations du gène de sa protéine transporteuse. Deux types se distinguent : l'un dit long et l'autre dit court. Chez les individus possédant le type court du gène, on observe une sensibilité plus grande à la nicotine ainsi qu'une fréquence accrue des troubles névrotiques et des traits psychopathologiques tels que dépression, anxiété et impulsivité. L'autre population, à gène long, sans être à l'abri des troubles pathologiques et des problèmes de dépendance, semble mieux protégée.
On cherche à établir si une action renforcée et prolongée de la sérotonine, ne joue pas, ici, un rôle d'antidépresseur naturel ?
On voit combien ces éléments d'information, encore parcellaires et incomplets, sont prometteurs pour l'avenir, non seulement dans le cas des addictions, mais dans de nombreux autres domaines pour des applications thérapeutiques ou préventives.
L'étude du "craving" - besoin impérieux de reconsommer une drogue, parfois longtemps après un sevrage - conforte l'hypothèse de la détermination génétique des conduites addictives. La DAT, dopa transporteur, par son action de renforcement comportemental (système de récompense) serait ici impliquée.
Nous découvrons, au travers de ces deux exemples issus de travaux sur la dépendance tabagique, des mécanismes généraux qui concernent probablement tout le champ des addictions et qui nous permettent de mieux comprendre ces phénomènes.
Et ça, que je reporte aussi ci-dessous: - Spoiler:
La dépendance à l’alcool se transmet-elle génétiquement ?
Oui. Dans une famille, l'alcoolisme a tendance à se transmettre de génération en génération. Cela s'explique, en partie, par une transmission génétique. Des études en cours visent à identifier les gênes responsables d'une vulnérabilité face à l'alcool. L'entourage et l'environnement d'une personne comme les parents, les amis, l'exposition au stress et la disponibilité plus ou moins grande de l’alcool sont des facteurs qui peuvent influencer la consommation d'alcool et le développement de l'alcoolisme. D'autres facteurs liés à la personnalité et à l’entourage familial peuvent avoir un effet protecteur, même pour une personne présentant un haut risque de développer des problèmes d’alcool. Il ne faut pas pour autant confondre risque et fatalité. Si le risque de développer des problèmes d’alcool est trois fois plus important pour un fils ou une fille d’alcoolo-dépendant, seuls une petite proportion d’entre eux deviennent alcoolo-dépendants (15% des garçons et 5% des filles). A l'inverse, une personne sans aucune histoire familiale d'alcoolisme peut devenir alcoolo-dépendante.
Et celui-là, que je ne reporte pas car long, mais qui me paraît bien plus intéressant! Après, attention aux stigmatisations... |
| | | H
Nombre de messages : 6633 Date d'inscription : 12/01/2008
| Sujet: Re: Gènes Jeu 7 Oct 2010 - 14:01 | |
| Les scientifiques ont trouvé un gène augmentant les risques d'alcoolisme, oui.
Cela dit, être alcoolique ne veut pas dire qu'on a le gène prédisposant. Ça s'applique aussi aux parents : avoir un parent alcoolique ne veut pas dire qu'il avait ce gène, ni donc qu'il aurait pu le transmettre.
On ne peut ni dire "je suis devenu alcoolique donc j'ai le gène favorisant" ni "j'ai peut-être le gène favorisant donc je vais devenir alcoolique". Parce que les facteurs environnementaux suffisent amplement à déclencher l'alcoolisme, surtout dans une même famille. Et qu'au contraire, le facteur génétique ne suffit pas. Le facteur génétique prédispose, mais seul il ne déclenche pas de dépendance, en partie parce qu'il n'est pas livré avec un pack de vodka. | |
| | | Trash Khan
Nombre de messages : 3171 Age : 54 Localisation : En mon tort inférieur Date d'inscription : 26/09/2010
| Sujet: Re: Gènes Jeu 7 Oct 2010 - 14:23 | |
| Kagu : pourrais-tu sourcer tes dires?
J'émets des doutes très sérieux sur l'existence d'un gène de l'alcoolisme, sachant que c'est une manie typiquement occidentale, voire américaine, de dire que tout est dans les gènes.
PS : on entend par sourcer, en journalisme, retrouver l'origine de l'information. Pour qu'une information soit crédible, il faut qu'elle provienne de trois sources différentes (pas de reprises de la même dépêche, par exemple, ni de publications qui appartiennent au même groupe de presse).
Si l'alcoolisme viendrait d'un gène particulier, ce serait déculpabilisant, mais aussi démotivant. | |
| | | H
Nombre de messages : 6633 Date d'inscription : 12/01/2008
| Sujet: Re: Gènes Jeu 7 Oct 2010 - 15:24 | |
| Behavioral genetics in the postgenomic era, Robert Plomin. (Ou la plupart de ses livres, en fait. Plomin s'est spécialisé dans l'étude du comportement et du patrimoine génétique de jumeaux homozygotes élevés dans des environnements différents, mais qui auraient des troubles du comportement communs.)
Nature and nurture : the complex interplay of genetic and environmental influences on human behavior and development, Cynthia García Coll, Elaine L. Bearer, Richard M. Lerner.
Genes and behavior : nature-nurture interplay explained, Michael Rutter. (Biological risk factors for psychosocial disorders, dans lequel il a participé.)
Et l'alcoolisme ne viendra jamais d'un gène. Puisqu'il peut se développer sans celui-ci, et à l'inverse passer totalement inaperçu alors que le gène était là. "Complex interplay", c'est vraiment le mot. On ne peut négliger ni l'inné, ni l'acquis. Les deux extrêmes font, à mon avis, fausse route. | |
| | | Seventh
Nombre de messages : 195 Localisation : Québec Date d'inscription : 23/12/2008
| Sujet: Re: Gènes Jeu 7 Oct 2010 - 16:23 | |
| Il en existerait donc un mais ses effets ne seraient pas assez drastiques pou déclencher l'alcoolisme. Mais, alors, l'est-il assez pour avoir des répercutions sur l'ampleur de la maladie ? Après tout, si il existe des gènes "psycopathologiques", sans vouloir généraliser, dans plusieurs cas de dépression, l'individu consomme.
Donc finalement, ça revient inévitablement à suggérer que tout est dans l'influence et l'environnement dressé par les parents ? Ce qui, à bien y penser, est du pareil au même dans plusieurs circonstances (violence conjugale et l'enfant soldat, par exemple). | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Gènes Jeu 7 Oct 2010 - 19:34 | |
| - Mayseventh a écrit:
- Donc finalement, ça revient inévitablement à suggérer que tout est dans l'influence et l'environnement dressé par les parents ?
L'environnement d'une personne, même d'un enfant en bas âge, ne se constitue pas uniquement de celui dressé par ses parents... Il est bien plus complexe, et donc certainement indéchiffrable en totalité. |
| | | Trash Khan
Nombre de messages : 3171 Age : 54 Localisation : En mon tort inférieur Date d'inscription : 26/09/2010
| Sujet: Re: Gènes Mar 19 Oct 2010 - 19:14 | |
| Un petit bump dû à l'actualité.
En Angleterre, Barbara Harris, qui avait déjà défrayé la chronique aux States, se propose, moyennant dédommagement financier, de stériliser les toxicomanes.
Ceci veut dire, implicitement, que pour elle, il y a un gène de la toxicomanie, étant donné que même les thérapies comportementales ne trouvent pas grâce à ses yeux.
Aux États-Unis (bien mal nommés ici), son association, Project Prevention, démarche les marginaux défavorisés, sans se préoccuper du pourquoi de la marginalité et sans même se renseigner s'ils se droguent ou non.
"Depuis la création en 1994 de Project Prevention en Californie, 1060 personnes ont été payées 300 dollars pour suivre un traitement contraceptif de longue durée (Depo-Provera), 1260 pour une ligature des trompes, 1020 pour la pose d'un implant contraceptif, enfin une cinquantaine pour une vasectomie. L'association compte sur les donations pour financer ses projets.", nous apprend l'article du Matin (canard suisse)
Certaines thèses ont la vie dure, semble-t-il. De Zola à Gobineau, puis avec Churchill aussi (qui, outre la création de camps de concentration en Afrique du Sud, avait aussi imaginé et fait promulguer une loi sur la stérilisation forcée des handicapés mentaux) qui, ironie de l'histoire, se trouva opposé à quelqu'un qui a mis en pratique ses idées dans une échelle bien plus grande...
Mais l'histoire ne s'arrête pas, et on ne veut pas l'admettre...
Exemple trouvé en trois clics :
"Le Canton de Vaud n’a ainsi abrogé qu’en 1985 sa disposition légale permettant la stérilisation des personnes atteintes de maladie mentale qui «ne peuvent avoir qu’une descendance tarée». "
Bref, taper sur les drogués ou les handicapés mentaux et les interdire d'avoir une descendance pour que les gènes n'aillent pas plus loin... À quand une stérilisation de Delarue, par exemple? Mais j'en doute, Delarue étant bien plus qu'un clandestin, un immigré ou même un assimilé...
Alors que le phénomène de la drogue, si l'on y réfléchit bien, et j'entends par là toutes les drogues, de l'alcool au speedball, du somnifère à la kétamine, est aussi une caricature de la loi de l'offre et de la demande que prône l'ultra-libéralisme.
Et quels sont les véritables responsables? Si responsables il y a, nul doute qu'ils conservent et amassent ce pouvoir de père en fils...
Si on les stérilisait? | |
| | | Pravda Morgendorffer
Nombre de messages : 8716 Age : 14 Localisation : On an outer spiral arm, at forty thousand miles per hour Date d'inscription : 03/04/2008
| Sujet: Re: Gènes Mar 19 Oct 2010 - 21:24 | |
| - Quasar a écrit:
- Alors que le phénomène de la drogue, si l'on y réfléchit bien, et j'entends par là toutes les drogues, de l'alcool au speedball, du somnifère à la kétamine, est aussi une caricature de la loi de l'offre et de la demande que prône l'ultra-libéralisme.
Pas trop compris cette phrase. | |
| | | Trash Khan
Nombre de messages : 3171 Age : 54 Localisation : En mon tort inférieur Date d'inscription : 26/09/2010
| Sujet: Re: Gènes Mar 19 Oct 2010 - 22:02 | |
| 1) Concevoir un produit 2) Créer le besoin ("la première dose est gratuite", cyniquement) 3) Filière de distribution, avec entente sur les prix et ladisponibilité (dézinguer les ionépendants qui ne respectent pas les prix) 4) Fichier de clients 5) Diminuer parfois artificiellement l'offre pour faire exploser les prix 6) Marché captif (persuasion, intimidation. y compris en menaçant de balancer) 7) Greffage des intermédiaires
Sérieux, ce n'est pas la copie conforme, en exacerbant les côtés les plus noirs, de notre société de sommation?
Sommation de payer, évidemment... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Gènes Mar 19 Oct 2010 - 22:11 | |
| très spécial... en même temps je me fierais pas complètement au "Matin", c'est jamais très fiable sur la longueur |
| | | Pravda Morgendorffer
Nombre de messages : 8716 Age : 14 Localisation : On an outer spiral arm, at forty thousand miles per hour Date d'inscription : 03/04/2008
| Sujet: Re: Gènes Mar 19 Oct 2010 - 22:19 | |
| Tu oublies le fait que la qualité des produits est sacrifiée pour augmenter les ventes à court terme sans trop diminuer les prix.
Je suis bien conscient du fait que le marché de la drogue est dans une situation où l'absence de restrictions gouvernementales (grâce à l'illégalité du produit, bah... ils n'ont pas d'anti-trust, il n'ont pas à payé d'impôts, et il n'y a aucune sorte de contrôle poussé de la qualité) donne une appréciation assez pure de ce que serait un libéralisme économique poussé à l'absurde. Mais je comprends mal le lien avec le reste. | |
| | | Trash Khan
Nombre de messages : 3171 Age : 54 Localisation : En mon tort inférieur Date d'inscription : 26/09/2010
| Sujet: Re: Gènes Mar 19 Oct 2010 - 23:11 | |
| Parfois, on augmente la qualité du produit pour sacrifier un utilisateur...
Shit happens..
et le lien avec le reste, c'est qu'il n'y a pas de gène pour la toxicomanie. Par contre, l'exploitation est héréditaire. Et c'est ce genre de caste qu'il faudrait stériliser, pas les end-users...
Et bizarrement, pourquoi on n'arrive pas à coincer ces gens? Parce qu'il y a des complicités à des niveau suffisamment haut des gouvernemnts, qui se sucrent au passage. Tous.
Il n'y a pas de démocratie ou de dictature, juste de la narcocratie...
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